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Par « acquis » ou « acquit » de conscience ?
Vous vous êtes peut-être déjà posé la question… Doit-on écrire « par acquis » ou « acquit » de conscience ? La langue française recèle bien des difficultés et la différence entre la façon dont on la prononce et celle dont on l’écrit en constitue une bien marquée ! Là encore, ce sont la compréhension et la connaissance de l’origine du mot qui vous permettront d’y voir plus clair.
Faisons un court rappel pour commencer : cette expression constatée dans le langage courant dès le milieu du XVIe siècle signifie « pour éviter d’avoir des regrets, des scrupules », « pour être quitte avec sa conscience », « pour être absolument certain ». Par conséquent, « acquit » s’écrit bien avec un « t » et non un « s », car il s’agit du déverbal (un substantif issu d’un verbe) du verbe « acquitter » (et non « acquérir »). Notons aussi que la locution resta rare jusqu’au XIXe siècle, car on disait plutôt « à » ou « pour l’acquit de sa conscience ».
Étymologie et histoire
Vous l’aurez compris : il n’est pas question ici d’acquérir une conscience, mais de la libérer d’un doute, d’un éventuel remords. J’écris bien « éventuel », car en général, quand on fait quelque chose « par acquit de conscience », on n’agit pas avec une réelle conviction. En fait, on est quasi certain que ça ne sert pas à grand-chose, mais au moins, on se débarrasse de ses scrupules. On est en paix avec sa conscience, et cela n’a pas de prix…
L’ironie de l’histoire, c’est que cette notion de valeur ou d’argent nous ramène notablement à la signification première du mot « acquit », c’est-à-dire la reconnaissance écrite de la réception d’un paiement. Comme quoi, il suffit d’un peu d’étymologie et d’histoire, et tout s’éclaire. La boucle est bouclée !