Blog
Minuscule ou majuscule ? Attention à la casse !
Peut-on écrire en majuscules sur le Net ? Ou faut-il systématiquement préférer les minuscules ? Attention aux cas de conscience, surtout quand on dépend d’un supérieur hiérarchique qui pense que l’emploi un peu excessif des majuscules souligne son importance de décideur… Dommage pour lui ! Sur la Toile, il s’avère en effet essentiel de privilégier le choix de la minuscule. Et ce pour deux raisons principales.
Une question de lecture
Tout d’abord, un texte rédigé en minuscules (aussi appelées bas de casse) s’avère bien plus facile à lire qu’une version écrite exclusivement en majuscules (ou capitales). En effet, on parcourt cette dernière 13 à 20 % moins vite. Comment s’explique ce phénomène ? Au fait que notre façon de lire est saccadée : l’œil ne « glisse » pas sur le texte de façon linéaire, mais se fixe une fraction de seconde sur environ huit caractères, avant de passer au bloc de huit caractères suivant, etc. Au final, les moments de fixation sur un mot représentent 94 % du temps de lecture !
Freinage typographique
Étant donné que l’adulte lit 200 à 400 mots par minute, il lui est impossible de les déchiffrer caractère par caractère. Au contraire, son cerveau les reconnaît la plupart du temps directement en tant que motifs ou modèles visuels.
Or, la forme d’un mot est liée à la variété des lettres, par exemple comportant une hampe et/ou un jambage (les bâtons qui montent ou qui descendent et forment par exemple le « p », le « d », etc.). Lorsque tout est écrit en majuscules, le mot prend une forme rectangulaire. Il en résulte une perte d’identité visuelle qui expliquerait pourquoi la lecture s’en trouve fort ralentie.
Une question de politesse
En outre, si vous connaissez les règles de la « netiquette », vous savez déjà que la majuscule s’accompagne d’une connotation désagréable en ligne. Dans la sémantique de la typographie, elle correspond à un cri, voire à un hurlement. Donc, à moins d’être très fâché contre vos lecteurs, mieux vaut l’éviter !
Au final, contentez-vous d’employer les majuscules et les minuscules en fonction du code typographique. Cela signifie par exemple mettre une capitale aux noms propres et commencer chaque phrase de la sorte. Si vous tenez absolument à mettre des capitales, une tolérance existe pour les titres d’articles ou ceux de rubriques, afin de les démarquer du reste des textes. Mais à une seule condition : que ces éléments de structuration et de hiérarchie de l’information restent brefs.