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Faire sens : non au non-sens !
 

 

Le virus des anglicismes fait des ravages grandissants depuis des décennies… « Faire sens » (« to make sense » en anglais) s’est ainsi immiscé parmi les tics de langage favoris du monde de l’entreprise et de la communication, et par ricochet, du quidam. On pourrait classer dans la même catégorie « faire problème », même s’il ne s’agit pas là d’un emprunt à la langue de Shakespeare, mais plutôt d’une déclinaison du fameux « faire sens ».

Mais après tout, me direz-vous peut-être, « faire peur » ou « faire plaisir » sont tout à fait corrects ! Alors pourquoi rejeter « faire sens » ? Eh bien tout simplement parce qu’on n’en trouve nulle trace dans les dictionnaires, ni dans le CNRTL (Centre national de ressources textuelles et lexicales). Ce qui constitue une preuve très parlante de la déficience grammaticale de cette expression.

Avoir ou prendre du sens

En réalité, « faire sens », ce n’est ni plus ni moins que l’une des manifestations de notre modernité, malade du culte de la vitesse : cette expression maladroite traduit l’envie de dire en un minimum de mots un maximum de choses.

 

L’Académie française, qui la rejette bien évidemment, nous remet comme à son habitude sur le droit chemin : on doit préférer « avoir du sens » ou « prendre du sens ». Pas beaucoup plus long, mais tellement moins nocif pour les oreilles sensibles !

Le champ lexical de la langue française étant heureusement très riche, par association d’idées, on pourrait aussi exprimer l’idée se cachant derrière l’anglicisme syntaxique « faire sens » en disant plutôt : « être sensé », « être une bonne idée », « être logique », « tenir debout », etc. Il existe tant de combinaisons, alors pourquoi se priver ? Cela n’a aucun sens !