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Avocat
En français, ce mot désigne deux choses bien distinctes, qui ne se rencontrent guère, sauf quand l’un mange l’autre, et encore, pas inversement ! Pourquoi le fruit et le professionnel du droit portent-ils donc le même nom ? Comme vous allez le voir, ce n’est malheureusement pas l’étymologie du terme « avocat » qui va nous permettre de résoudre ce mystère !
Ainsi, l’homme ou la femme qui défend la veuve ou l’orphelin, pour employer un cliché assez éculé, était à l’origine un « défenseur, appelé auprès » ou encore « convoqué ». On l’appelait « avocat », du latin advocatus. Avant la Révolution, ce professionnel prenait la défense notamment des villes ou des couvents. Ce n’est qu’à partir de 1790 que le mot prit le sens qu’on lui accorde encore de nos jours.
L’avocat, arbre à testicules
Quant au fruit, son origine se révèle tout autre. Venu jusqu’en Europe tout droit des Caraïbes, l’avocat tire son nom de l’anglais avocado, lui-même une émanation de l’espagnol aguacate, ce dernier dérivant du mot « ahuacacuahitl ».
Ce vocable du nahuatl, l’idiome parlé par les Nahua — les descendants des Aztèques au Mexique —, se traduit littéralement par « arbre à testicules », sans doute pour décrire cette glande génitale mâle que la forme de ce fruit rappelle. Ou peut-être était-ce pour rappeler les vertus aphrodisiaques que les Aztèques accordaient à ce dernier (tout comme au cacao) ? Le mystère demeure…
Maintenant, de là à dire que la profession d’avocat ne devrait être exercée que par des hommes, il n’y a qu’un pas que je me garderai de franchir, d’autant que l’on pourrait plutôt dire que les femmes qui prêtent serment devant un barreau « en ont » sûrement tout autant que leurs confrères, si ce n’est parfois plus…